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Il y a 180 ans naissait Edvard Grieg

Qui n’a jamais entendu parler de ce compositeur norvégien natif de Bergen ? Incontournable des pianistes, violoncellistes, chanteurs ou chefs d’orchestre, Grieg est plus que reconnu dans le monde musical. N’omettons-pas non plus ses talents d’harmonistes qui ne laisseront pas indifférents Debussy, Ravel ou Messiaen.  

Portrait du compositeur par Eilif Peterssen (1893)

Quatrième enfant d’une fratrie de cinq, il reçoit de sa mère une éducation musicale. Pianiste de formation originaire de Hambourg, Gesine Grieg est réputée pour être la meilleure professeure de la ville[1] (aujourd’hui la deuxième ville du pays avec 278 121 habitants). Pour approfondir ses connaissances, le jeune garçon doit aller plus loin. A l’initiative du violoniste Ole Bull également natif de Bergen, il part à 15 ans pour Leipzig. Sous la tutelle d’Ignaz Moscheles et Carl Reinecke il forme son oreille avec Schumann et travaille sa technique pianistique. Il revient à Bergen en 1862 pour y donner son premier concert. L’année suivante, Grieg part pour Copenhague. Il y restera trois ans, période durant laquelle il découvre l’ « esprit nordique », devenu la force motrice de sa musique. Le fameux concerto pour piano et orchestre en la mineur est présenté en 1867. Entre 1869 et 1870, il séjourne à Rome auprès de Franz Liszt qui l’encourage dans la voie de la composition


[1] Depuis le XIIe siècle des marchands allemands, principalement de Lübeck s’installent à Bergen et copient la Hanse, qui n’est encore qu’embryonnaire. D’ailleurs le dialecte des Bergenois (bergensk) est issu du bas-allemand.

Folklore norvégien et danses paysannes

Les chansons populaires norvégiennes sont une source d’inspiration non négligeable pour Grieg. A bien des égards, il représente le romantisme national. Si sa musique a joué un important rôle dans l’épanouissement du sentiment national au XIXe siècle, période où écrivains, peintres et musiciens collaboraient, certains musicologues expliquent même qu’il a joué le rôle d’indépendantiste (souvenons-nous que la Norvège est liée à la Suède jusqu’en 1905). Lorsqu’il reçoit une commande de la ville pour fêter le bicentenaire de Ludwig Holberg, le compositeur s’attèle à écrire une suite pour cordes dans un style ancien, certes mais avec quelques accents locaux (en témoigne le Rigaudon).

Edvard Grieg devant son piano Steinway sous l’angle d’Anders-Beer-Wilse (1892)

Après avoir vécu plusieurs années à Oslo, Grieg et son épouse Nina Hagerup reviennent à Bergen en 1880. Le compositeur accepte la direction de l’Orchestre philharmonique de la ville (à l’époque dénommé Harmonien). Le couple construit la célèbre villa Troldhaugen à Hop, à l’extérieur de Bergen. Ils y passent 22 étés.

Aujourd’hui le site est une destination touristique très prisée, d’autant plus que le bâtiment est devenu musée dès 1928. Plusieurs aménagements ont été réalisé à commencer par une gigantesque salle de musique de chambre pouvant accueillir 200 personnes.

La Villa Troldhaugen aujourd’hui

Paris l’accueille au moment de l’exposition universelle de 1889. Son concerto pour piano, joué par Raoul Pugno et les suites de Peer Gynt qu’il dirige lui même obtiennent un franc succès. Après de multiples tournées européennes dont il sort couvert d’honneur, il est emporté par la tuberculose en 1907.

A écouter

Concerto pour piano et orchestre en la mineur Op 16 par Alice Sara Ott et l’orchestre de la radio bavaroise dirigé par Esa-Pekka Salonen, Deutsche Grammophon (2016)

Pièces lyriques par Emil Gilels, Deutsche Grammophon (1974)

Pièces lyriques par Javier Perianes, Harmonia Mundi (2015)

Les 3 sonates pour violon et piano par Benedikte Damgaard et Emil Gryesten, Danacord Records (2023)

Peer Gynt avec l’Orchestre symphonique de la ville de Birmingham dirigé par Sakari Oramo, Erato (2023)

Sonate pour violoncelle et piano en la mineur Op 36 par Daniel Müller-Schott et Herbert Schuch, Orfeo (2022)

Par Victor-Emmanuel HUSS

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